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Encourager la réussite scolaire par le soutien…mais quelle réussite ?

Publié le par Jamal Benali

De façon générale l’on constate que les parents sont grandement désintéressés du parcours scolaires de leurs enfants. Les investissements en cours de soutien sont de moins en moins importants. Le soutien scolaire qu’il soit privé ou offert par l’établissement scolaire peine à prouver son efficacité. En parler, en expliquer les particularités, ou encore les effets est une tâche assez complexe. Même si l’on parvient par moment à quantifier la pratique en masse horaire, les répercussions positives ne sont pas pour autant simples à relever quoiqu’on se plaise à relayer la moyenne de réussite de tel ou tel école.

En espérant améliorer les notes de leurs enfants, ou en souhaitant « justifier certains taux de réussite » les établissements et parents encouragent le soutien scolaire. « Validation garantie » affiche présomptueusement ce slogan…Mais, disons le dès maintenant, sans un travail assez poussé,  sur la méthode et les pratiques apprenantes, nous sommes loin d’une véritable réussite que l’on pourra qualifier de pérenne.

Au tout début…

Il est quasiment difficile de comprendre ce qui se passe chez les enfants pour comprendre leur dégoût vis-à-vis de leurs apprentissages. Ou plutôt à quel moment, peut-on dire clairement quand commence la fameuse procrastination et là, le déclin de l’effort et par la suite les défaillances cognitives à l’origine de tant de maux méthodologiques que l’on relève au qualifiant. Ainsi, en créant cet écart entre le temps alloué entre l’apprentissage et le loisir, l’on consolide inconsciemment l’image que l’on apprend qu’à l’école.

Dans un deuxième temps…

Si en primaire l’élève est protégé et encadré. Le collège est une phase transitoire où l’élève d’abord confronté aux changements d’espace et de pratique. Le collège est surtout, une nouvelle phase de responsabilisation et d’autonomie qui tranche assez brusquement avec les habitudes de l’élève au primaire et surtout avec l’enfant qu’il était. Car, à cette phase, l’élève développe son propre réseau de connaissance, de nouvelles pratiques de divertissement, et surtout un rapport de contrôle avec les parents.

En grandissant, certains problèmes comportementaux disparaissent, tandis que des problèmes d’organisation ou de méthode font surface. Problèmes de lexique, difficultés de déchiffrage, handicap de lecture, ou encore, réviser l’essentiel pour préparer les devoirs surveillés et autres examens, etc…Tant que ces compétences « rudimentaires » ne sont pas maitrisés, toute apprentissage est une chimère.

Enfin au lycée…

Les handicaps au collège s’amplifient, la surcharge cognitive est plus flagrante, et les pratiques enseignantes de plus en plus transmissives consolident le sentiment de pression chez l’élève. Ne savant plus s’y prendre, sentant l’amplitude des enjeux de ses études, inquiet d’un avenir incertain, et surtout influencé par une foule de pratiques anti pédagogiques l’élève décroche, oui, surtout avec des stratégies de réussite plutôt axés sur la moyenne. En effet, « l’école de la réussite » étant un objectif très en vogue durant les années 90, l’école peine à rompre avec des leviers de réussite totalement en déphasage avec la pratique courante. Refusant d’admettre que les élèves peinent à changer leur méthode de travail, et justifiant par moment les résultats catastrophiques du système scolaire, le ministère s’obstine à cloisonner le succès de ses programmes par la moyenne de réussite, ainsi, il se contente par colmater et justifier les chiffres en encourageant différents projets de soutien scolaire qui nuisent plus aux ressources humaines compétentes qu’encourager une refonte des pratiques aux niveaux les plus fondamentales.

En effet, avec l’arrivée de nouvelles visions, les objectifs sont plus ambitieux, et vu la précarité du poste, chaque ministre espère marquer les esprits, et pour le faire, la recette est simple…Augmentez le taux de réussite. Peu importe comment, mais ce qui compte c’est le résultat…

Enfin….

Ce qui est triste avec nos écoles, c’est que l’on crie que l’école à faire de bons élèves, de bons citoyens, or, si l’on scrute le fond avec les différents circulaires, l’on constate que différents secteurs font appel aux écoles : ministère des transports et logistique invoque à l’enseignement des pratiques responsables, celui de la santé,  invite à une sensibilisation des maladies, et enfin celui de la justice, les droits de l’homme, etc…Les différentes instances sont capables de critiquer, tandis, que valoriser les apports des établissements à modifier ou à changer certaines habitudes malsaines sont tout bonnement omises.

Que l’on veuille ou pas, l’enseignement est le secteur le plus important d’un état, c’est lui le responsable d’un ensemble de mœurs et pratiques capables de faire avancer la machine, mais, en voyant les projets éparses qui réduisent l’effort à un simple résultat, on se rend compte de l’aveuglette qui caractérise les différentes politiques éducatives au Maroc…

  #penserautrement

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